La trilogie du lundi #6
La trilogie du lundi c’est votre rendez-vous hebdomadaire avec trois informations musicales triées sur le volet. On ne se fixe aucune limite de thème ou de format. Notre seul objectif : vous faire découvrir, tous les lundis, trois éléments de la culture musicale sous des formes variées. Un voyage dont vos guides seront tantôt des images, tantôt des sons, tantôt des mots.
En ce lundi de Pâques on a sincèrement envisagé de vous proposer une sélection de nos trois titres préférés de 2Pac en les introduisant par “car 2 Pâques valent mieux qu’1” puis, après quelques secondes à se gratter le menton, on s’est dit que ce serait sûrement une surexploitation de cette vanne. Aussi, nous avons choisi de traiter le thème plus soft de la résurrection. Dans cette trilogie du lundi #6 il sera donc question du retour sur la terre de la productivité de (groupes de) musiciens que l’on pensait splittés définitivement ou bien dont on pensait que le meilleur était derrière eux.
L’inespéré retour sur la scène hexagonale de The Strokes
Dans les rangs de la rédaction de Retropicalls on compte des fans inconditionnels de ce groupe iconique du revival rock des années 2000. Alors, lorsque le frontman, Julian Casablancas, rongé par ses problèmes avec l’alcool, est mis (ou se met) à l’écart en 2007, mettant ainsi en pause le plus grand groupe de revival rock américain, l’émotion fut grande. Il aura fallu attendre plus de 4 ans pour que sorte enfin l’album Angles qui aura surpris plus d’un fan par ses sonorités tirants sur le 80’s et ses arrangements plus proprets. Cependant le processus d’enregistrement de l’album est pénible (d’après une interview du guitariste Nick Valensi accordée aux Inrocks en 2011) et le groupe est au bord de l’implosion. On retrouve dans l’album Comedown Machine une bonne part du rock des débuts, à la This is It, cependant on n’a pas revu les Strokes en France depuis 2011… .
Si l’on a souhaité parler des Strokes dans cet article c’est que durant l’été 2019 les rockeurs feront un retour triomphal sur scène. Ils joueront aux Etats-Unis (plusieurs dates de août à fin septembre) et en Espagne (Bilbao BBK Live Festival), mais surtout seront au Lollapalooza Paris le weekend du 20-21 juillet ! Nous n’avons aucune idée de ce à quoi le show ressemblera mais une chose est sûre, après cet été nombreux seront les membres de la rédac’ qui pourront dire “on a vu les Strokes sur scène (et c’était trop bien)« . Cependant, les musiciens n’ont, à ce jour, aucunement laissé entendre qu’ils retourneraient en studio ensemble… . Pour ceux qui pensent tout savoir des Strokes, NME avait sorti il y a quelques années un florilège d’infos bien camouflées. Vous pourrez tout trouver ici (eng).
Et pour plus d’immersion encore, vous trouverez ci-dessous le documentaire In Transit dans lequel on suit le groupe durant leur tournée Européenne en 2001.
Vampire Weekend sortent au grand jour
« Je sais que cinq ou six ans, c’est considéré comme une longue période entre deux disques. Personnellement, je trouve que c’est un rythme digne, qui convient à un groupe qui a déjà sorti trois albums » c’est par ce mot publié sur instagram qu’Ezra Koenig a officialisé le retour de Vampire Weekend six ans après l’album Modern Vampires Of The City. Entre-temps, Rostam Batmanglij a quitté le groupe en 2016 et Koenig s’est consacré à son projet d’une série animée Neo Yokio.
Vampire Weekend est à l’origine un quatuor formé de Ezra Koenig, Rostam Batlanglij, Chris Tomson et Chris Baio. Les 4 garçons se sont rencontrés sur les bancs de la fac, à Columbia, où ils étaient tous étudiants en musicologie. Très vite, le groupe a su imposer son style moderne, baroque et arty, un peu intello. Une musique pop, vitaminée, colorée et rythmée de sonorités rock, afro et folks. Mais depuis 2013, le groupe n’a sorti aucune chanson.
En 2017, ils se sont réunis sous la houlette du coproducteur Ariel Rechtshaid. Pendant un an et demi, il s’est frotté aux idées proposées par Koenig. L’un de ses titres phares, “Harmony Hall” repose sur un piano baléarique. “J’entends beaucoup de gens se plaindre que le rock est mort, que tout le monde s’en fout. Alors quoi ? Qu’est-ce qu’on fait ? Il y a ceux qui plaquent tout et ceux qui essayent une autre voie pour retrouver de l’enthousiasme.” De l’enthousiasme les fans d’indie rock en étaient plein, allant peut-être même jusqu’à perturber notre sens critique face à ce 4ème album toujours aussi pop.
Kery James rap toujours, et plus encore
Si Kery James n’est plus sur le devant de la scène médiatique, il occupe toujours le sommet du rap game et multiplie les projets. Du haut de ses 40 ans, le vétéran du « rap conscient » continue de dénoncer les dérives de son art, comme la violence des quartiers. Il adapte pour Netflix sa pièce de théâtre À vif et sort un nouvel album, J’rap encore.
Qu’on se le dise, après trente ans de carrière, Kery James n’est pas encore prêt à baisser la garde. Il le prouve avec J’rap encore, son septième album studio, probablement le plus engagé depuis Le combat continue. Le retour du rappeur se fait aussi bien avec le micro qu’avec d’autres projets artistiques.
“Poète humaniste, rappeur, inventeur de langue, les mots sont pour lui les instruments d’un combat, une arme libertaire”. C’est avec ces mots que commence la description du spectacle intitulé A vif écrit par Kery James. Cette pièce de théâtre, jouée par Kery James lui-même, sera adaptée au cinéma grâce aux financements de Netflix qui propose de développer ce projet, qui prendra le nom de “Banlieusards” sous forme de film avec l’aide de Leïla Sy (réalisatrice engagée et ex-femme de Joeystarr). Pour l’instant aucune date de sortie n’a été annoncée ce qui ne nous empêche pas de nous réjouir que ce nouveau projet voit le jour car pour nous Kery James a tout d’un artiste complet.
Et pour conclure ce trilogie du lundi on s’est laissé aller à une spéculation concernant la probabilité de reformation de trois groupes (merci à Pixbear pour l’idée) :
- Sonic Youth : 85% de probabilité de reformation. Les membres du groupe, en pause depuis 2011, développent d’autres projets solo (qui n’ont pas encore connu un succès dépassant celui de SY) sans nourrir d’animosité particulière entre eux. La reformation est donc très probable !
- White Stripes : 20%.Officiellement séparés depuis 2011, une reformation est difficilement envisageable. Jack White connaît le succès en solo et Meg White a disparu des radars. Le songwriter semble, en prime, avoir une dent contre son ex. L’année dernière, il avait condamné son manque d’enthousiasme et l’avait rendue responsable de la séparation du duo.
- Led Zeppelin : 0%. Le frontman exclue toute reformation. Effectivement Robert Plant a refusé 800 millions de dollars offerts par l’entrepreneur britannique, à l’origine de Virgin Group, Richard Branson pour que cela se produise. En 2007, il avait cependant accepté de donner un concert unique à l’O2 Arena de Londres (Angleterre) avec John Paul Jones, Jimmy Page et Jason Bonham à la mémoire d’Ahmet Ertegun. Cependant il s’agissait bien d’un choix dicté par le cœur et non par le porte-monnaie.