Trilogie du lundi #22 : L’histoire de la musique d’aujourd’hui et d’hier avec Sonorium

Oui nous parlons de nouveau de ce projet et non nous n’avons pas fait de faute de frappe dans notre titre. Anciennement “Sonarium” le projet est devenu “Sonorium” sans que le contenu ne change puisqu’il s’agit d’une simple question juridique. Comme décrit dans notre précédent article sur le sujet, Sonorium fait intervenir des experts de l’histoire de la musique qui décryptent un album, mythique ou en pré-écoute, passé au préalable sur un excellent système son dans un lieu très confortable. Bref, un excellent moment musical.

Motivés par le passage la semaine dernière du groupe Temples dans leur conférence pour présenter leur nouvel album “Hot Motion” ainsi que la mise en ligne des dates et des sujets de leurs prochaines conférences en ligne, nous avons sélectionné, comme à notre habitude, 3 séances que nous avons marqué dans notre agenda et que nous vous encourageons à noter dans le votre.

L'inespéré chef d'oeuvre des Doors

En 1966, The Doors est déjà un groupe qui cumule les prestations houleuses et la personnalité ambiguë et torturée de Jim Morrison défraie la chronique des faits divers plutôt que celle des rubriques musicales. Fort d’un contrat avec Elektra pour 7 albums, les californiens entrent en studio pour poser la première pierre d’un édifice mythique.

Sobrement intitulé « The Doors », l’album met en lumière le talent hors normes de musiciens exceptionnels tels que Ray Manzarek dont les prestations virevoltantes à l’orgue Vox Continental  imprimeront un style incomparable au groupe ou Robby Keiger dont le jeu de guitare dégage une émotion brute. Quant à John Densmore, ses influences jazz imprimeront une couleur à la fois rigoureuse et spontanée à la musique du groupe.

« The Doors » est un album culte qui contient des titres parmi les plus grands standards du rock psychédélique de l’époque avec ‘Break On Through’, ‘Soul Kitchen’ ou ‘Light My Fire’, mais également deux reprises, l’une de Kurt Weill sur des paroles de Bertolt Brecht (‘Alabama Song’) et ‘Back Door Man’, un pur blues de Willie Dixon. Le disque s’achève sur ‘The End’, longue litanie blues et mélancolique, ponctuée de délires psychés, et constitue le point d’orgue de l’album, tout comme celui du film Apocalypse Now en 1979, Francis Ford Coppola choisissant d’en faire le sommet émotionnel culminant de son chef d’œuvre.

Quand : Mardi 1er Octobre, 19h (ouverture des portes)

Où : Pavillon Carré de Baudouin (75020)

 

Les maux engoultis de MC Solaar

Le 7 février 1994 sort Prose Combat, deuxième album de MC Solaar. Né à Dakar 25 ans plus tôt, élevé à Villeneuve-Saint-Georges, Claude M’Barali a fait ses armes dans une scène hip-hop française encore embryonnaire, avant d’en devenir l’un des premiers visages familiers pour le grand public. À l’automne 1990, le single « Bouge de là » révèle son phrasé ludique, et précède Qui sème le vent récolte le tempo, l’un des premiers succès critiques et populaires du rap en français.

Avec Prose Combat, Solaar et son équipe franchissent un cap. Le disque s’écoule à près d’un million d’exemplaires, décroche deux Victoires de la Musique, et connaît une belle carrière internationale. Intimiste et politisé, toujours bardé de références pop-littéraires, Prose Combat fait la synthèse du style Solaar : une oscillation élégante entre commentaire social et tranches de vie, portée par un amour éternel pour la mélodie des mots.

Ce disque n’est aujourd’hui plus disponible, ni en magasin, ni sur les plateformes de streaming. Vous n’entendrez pas « Nouveau Western » à la radio comme vous pourriez entendre « Foule Sentimentale ». La raison : un conflit jamais résolu entre MC Solaar et PolyGram, sa maison de disques de l’époque. À l’heure où le rap français bâtit son patrimoine, une œuvre essentielle du genre disparaît tout doucement de la mémoire collective. Sonorium propose donc de remettre le disque sur l’étagère et de décrypter cet Atlantide musical.

Quand : Jeudi 7 Novembre, 19h (ouverture des portes)

Où : La Place, centre culturel du Hip Hop (75001)

Quand les Strokes relancent l'histoire du rock

En ce début des années 2000 les plus chanceux écoutent leur musique préférée sur de gros Ipod blanc en faisant défiler une liste de morceaux à faire pâlir une médiathèque sur un écran marron-gris mal éclairé. Le nombre d’utilisateurs d’Itunes connaît une croissance impressionnante. Parmi les titres téléchargés sur Emule, les morceaux de rock ne sont rares.

Pourtant le 27 août 2000 une petite bombe est lâchée par le label Rought Trade. Une main gantée d’un cuir noir posée sur une fesse blanche. Une voix aux cordes vocales rayées se fraye un chemin entre les guitares rythmiques et la batterie binaire. C’est le premier album des Strokes, “Is this it”, qui vient d’arriver dans les bacs en Europe. Ce sont bientôt deux millions d’exemplaires qui sont écoulés dans le monde.

Presque 20 ans après et une pause de plusieurs années, le groupe mythique annonce la sortie prochaine d’un 6ème album. La team Retropicalls, qui est allée jusqu’à Bilbao pour voir le groupe sur scène, trépigne d’impatience !

Pour en apprendre davantage sur le premier album d’un des principaux groupes, si ce n’est le principal, qui a relancé le rock dans le monde, rendez-vous le 7 avril 2020 à 19h30 en présence de Julien Bitoun !

Quand : Mardi 7 Avril, 19h (ouverture des portes)

Où : Pavillon Carré de Baudouin (75020)