Trilogie du lundi #14 : 3 bonnes façons de fêter la musique selon la météo

La trilogie du lundi c’est votre rendez-vous hebdomadaire avec trois informations musicales triées sur le volet. On ne se fixe aucune limite de thème ou de format. Notre seul objectif : vous faire découvrir, tous les lundis, trois éléments de la culture musicale sous des formes variées. Un voyage dont vos guides seront tantôt des images, tantôt des sons, tantôt des mots.

Cette année nous sommes gâtés. La fête de la musique tombe un vendredi. Pas besoin de prendre de bonnes résolutions que vous ne tiendrez pas, comme refuser une danse devant un stand de musique caribéenne parce qu’il est déjà 4h du mat’, avoir des remords en buvant votre 6ème pintes ou 5ème rhum arrangé (puis plus de remord du tout), ou plonger dans le canal car vous aurez peut-être la crève le lendemain. Le champs des possibles est grand ouvert.

Mais voilà. Même si la RATP a pensé à tout en laissant rouler une bonne partie des moyens de locomotion publics all night long (6 lignes de métro et la plupart des RER faisant le trajet Paris-Banlieue. Plus d’infos en cliquant ici) la fête de la musique peut être gâchée si vous aviez pour seul programme de déambuler de scène en scène, une bière à la main, et que la pluie vous prend de court.

La trilogie du lundi que nous vous proposons cette semaine sera donc particulière pour deux raisons. Tout d’abord, car pour la première fois elle présente une sélection de concerts live. Ensuite car il s’agit d’une double trilogie. Puisque la fête de la musique est toute différente si la pluie est au rendez-vous, nous proposons trois lieux dans lesquels il fera bon être en cas de soleil, et trois autres qui seront tout aussi chouettes en cas de pluie.

Super, le soleil est au rendez-vous !

Situation idéale. Les rayons de soleil dardent. Il est 19h, vous êtes en weekend. C’est l’heure de la première bière et avant de finir déchirer comme un drap de pauvre vous avez envie de visiter un lieu dans lequel vous n’avez encore jamais mis les pieds dans lequel il est nécessaire de se tenir un peu.

C’est donc à l’Institut suédois que vous atterrissez. A deux pas de la place des Vosges, l’unique centre culturel que possède la Suède à l’étranger vous accueil dans le jardin de l’hôtel de Marle. En ce début de soirée vous commencez tranquille avec le psyché des années 60 de Death and Vanilla. Si pression il y a eu dans la semaine, elle s’évapore à l’écoute des mélodies retro pleines de reverb. La semaine a été cool ? Et bien la détente continue. Vous écoutez ensuite (ou avant, l’info est manquante) le groupe Hey Elbow. Grattant leur Gibson SG distordue soutenue par une batterie rageuse, soufflant de temps en temps dans une trompette lointaine, le trio à l’univers marqué ne lésine pas sur les effets de voix.

Les bières que vous avez pris soin de mettre dans votre sac avant de passer le grand portail bleu de l’institut commencent à vous donner la bougeotte. Vous vous dirigez donc vers la deuxième étape de votre soirée, à 22 minutes de transport de là (ou 29 minutes à pied, puisqu’il fait beau). Juste en face du bistrot l’atmosphère, sur le quai de Valmy, le collectif E-Klosin a posé ses platines et se passe la main sur des gros sets allant de la deep house à la techno. Vous reprenez une/des bière(s) à la supérette du coin, de la charcuterie et de l’houmous. Vous êtes détendu.  

Pour rappel : vous aviez envisagé d’aller au perchoir BHV Marais parce que la musique de Mr.Ron est super solaire et convient parfaitement à votre état d’esprit mais vous avez eu au téléphone un pote dans la queue qui vous a dit que le temps d’attente était infini.

Ca y est voilà, ça y est voilà, ça y est voilà vous êtes raide. Et sans trop savoir pourquoi, il vous prend une furieuse envie de fanfare ! La joie évidente et communicative de la bonne vingtaine de musiciens qui composent la fanfare SPB installée à République vous satisfait pleinement. Vous marchez sur les pieds de tout le monde avant de leur tomber dans les bras et de trinquer avec eux. Vous oubliez de faire attention à votre argent et par économie d’énergie vous payez des pintes servies dans des gobelets en plastique directement au bar d’à côté. Vous avez perdu vos potes(ses) qui sont allés à la plage du Glazart pour se déchaîner sur la grosse techno du berlinois Alignment. Votre gobelet entre vos dents, vous effectuez un “formidable plongeon” (d’après vos propres termes pour décrire l’action à vos amis le lendemain) dans le canal Saint-Martin. Bref, vous avez passé une excellente fête de la musique

On fera avec la pluie !

Il est 19h, le ciel se teinte d’un gris menaçant qui contient encore un peu les gouttes. Vous avez juste le temps de rejoindre le premier spot de votre soirée musicale avant que tout n’éclate.

Vous aviez envisagé l’église Saint Eustache car vous aimez beaucoup l’idée d’écouter de la musique dans une église. Malheureusement la programmation ne vous aura pas conquis et vous avez abandonné l’idée. Du coup vous décidez de profiter du tout nouveau Happy Hour proposé par le Point Ephémère (3,5$ la pinte de Grolsh ça fait plaisir) au rythme des vinyles qui sont passés pour célébrer la musique. La soirée commence donc avec des sons de old pop rock, avec notamment Seins Gilles derrière les platines et de la nourriture, façon BBQ, pas chère. Vous êtes au sec dans une ambiance chaleureuse, la soirée commence bien.

Sous la pluie comme sous le soleil, la bière vous donne la bougeotte. Après 3 pintes le système son du Point F vous paraît insuffisant. Vous avez entendu un collègue (ou un super Webzine) évoquer la présence de Mauvais Oeil et de Omar JR, puis carte blanche donnée à Pain surprise et Cracki Records, au Cabaret Sauvage dans le cadre de la soirée organisée par Ricard Live Festival. Ca tombe bien, c’est à 21 minutes de transport à base de ligne 7. Vous entrez dans la salle au moment auquel Omar JR entame son titre “You’ve been too far”. Vous exultez.

A chaque pause clope vous constatez que la pluie ne cesse de tomber. Cela vous donne des envies d’exotisme. Vous profitez d’une accalmie pour courir jusqu’à la station Porte de la villette, sauter dans la 7. 24 minutes plus tard, vous arrivez à La Java qui propose une programmation spéciale Notting Hill Carnaval. Dans la digne lignée des festivals du genre organisés dans les années 70 par les immigrés noirs issus des Caraïbes, on retrouve l’afrobeat, la bass music et autre jungle qui vous mettent instantanément dans un état second à mille lieux de la pluie qui dégouline à l’extérieur. Les sons de DJ Cucurucho et le rhum que vous venez de commander au bar vous font voyager. Vous vous échauffez, dansez à perdre haleine, et commencez à proposer à vos potes d’aller faire un plongeons dans le canal. Proposition qu’ils déclinent en vous rappelant qu’il pleut des trombes d’eau dehors. 4 rhums plus tard vous êtes dans l’espace. Cette fête de la musique placée sous le signe de la pluie est parfaitement réussie, vous avez même réussi à y amener un peu de soleil.

En résumé

Il fait de la pluie :

1. Point Ephémère : Mix vinyl old pop rock et BBQ

— 21 minutes de trajet en ligne 7 —

2. Cabaret Sauvage : Mauvais Oeil / Omar JR / Pain Surprise / Cracki Records

— 30 mintes de trajet : Ligne 7 puis ligne 2 —

3. La Java : DJ CUCURUCHO & co

 

Il fait du soleil :

1. Institut Suédois : Death and Vanilla // Hey Elbow (rock nordique bien pensé)

— 29 minutes à pied / 22 minutes en transport —

2. Collectif E-Klosin : electro / deep-house / Techno

— 5 minutes à pied pour répu / une sacrée trotte pour la plage du Glazart —

3. République : Fanfare SPB /OU/ La plage du Glazart pour de la grosse Tec

 

Astuce : vous pouvez mixer les plans pluie avec les plans soleil (l‘inverse sera un peu moins confort) ex : 1/ Institut Suédois 2/ Collectif E-Klosin 3/ La Java

 

Bonne fête de la musique les amigos, à la semaine prochaine !