La trilogie du lundi c’est votre rendez-vous hebdomadaire avec trois informations musicales triées sur le volet. On ne se fixe aucune limite de thème ou de format. Notre seul objectif : vous faire découvrir, tous les lundis, trois éléments de la culture musicale sous des formes variées. Un voyage dont vos guides seront tantôt des images, tantôt des sons, tantôt des mots.
La semaine passée a notamment été marquée par la sortie d’un nouvel album de Nekfeu après plus de deux ans de silence. Si le rappeur ne s’est pas hissé sur la flèche de la tour Eiffel pour faire le buzz (bien qu’aucune concurrence ne soit notable entre le duo PNL et celui-ci, au contraire), sa stratégie de promotion est tout aussi élaborée. Le soir de la sortie de son album était projeté sur plus de 189 écrans dans 6 pays un documentaire faisant l’exégèse de l’album. Ce ne sont pas moins de 100 000 spectateurs qui se sont pressés d’aller en salle pour découvrir le deuxième long métrage du rappeur.
Inspiré par le succès éclair de « Les étoiles vagabondes » nous avons souhaité revenir sur ce film aux allures de documentaire. Et, un peu à la manière de Luc Lagier dans les épisodes dédiés aux acteurs-musiciens (voir notre article sur le sujet), présenter deux autres films dans lesquels s’illustrent des musiciens dont les performances d’acteur et le film auquel ils ont participé ont été salués par le public et reconnus par un jury de connaisseurs.
Nekfeu & Les étoiles vagabondes (2019 - Nekfeu et Syrine Boulanouare)
Pour la première fois en 2017 on pouvait voir inscrit le pseudonyme de Nekfeu sur une devanture de cinéma plutôt que celle d’une salle de concert. L’affiche est épurée. Un fond blanc, deux personnages, seul le titre du film écrit de lettres rouges détonne. Nekfeu apparaît au deuxième plan, derrière l’une des plus grandes actrices du cinéma français, Catherine Deneuve. Si la critique reçoit assez mal le film (le jugeant peu crédible au regarde du choix de la ville, de la réalité sociale et des personnages), une majorité accueille chaleureusement la prestation du rappeur.
Jeudi 6 juin dernier sortait, pour une séance unique, un second long métrage dans lequel le musicien endosse un rôle. « Les étoiles vagabondes » est un documentaire qui retrace le parcours de Nekfeu pour l’enregistrement de son album. On y découvre les différents pays dans lesquels l’équipe s’est arrêtée pour enregistrer, le musicien en proie à ses questionnements. Le succès est immédiat, autant au cinéma que sur les plateformes de streaming.
Au total, pas moins de 100.000 personnes assistent à la séance de projection unique du documentaire de Nekfeu dans 189 cinémas répartis sur 6 pays. En une séance, Les étoiles vagabondes prend la première place du box-office français de la journée du 6 juin, devant X-Men: Dark Phoenix, Parasite, Aladdin et Rocketman. Les Étoiles vagabondes s’est offert la première place du top Deezer ce lundi de Pentecôte. Il a aussi pulvérisé le record de l’artiste le plus streamé en 24 heures sur la plateforme française le jour de sa sortie, vendredi 7 juin, surpassant Deux frères de PNL sorti le 5 avril dernier.
On relève également la particularité de se dispositif de diffusion. A l’heure ou le streaming vidéo est roi (Netflix cumulait 139 millions de comptes payant au quatrième trimestre 2018), on aurait pu imaginer un rapprochement avec une plateforme de streaming (Netflix, Youtube, …) ou la mise en ligne du documentaire sur un site dédié. Le choix du cinéma laisse entendre l’attachement de Nekfeu au 7ème art ainsi que la volonté de présenter son long métrage dans les meilleures conditions.
Bjork & Dancer in the Dark (2000 - Lars Von Trier)
Il n’était pas prévu que la musicienne Björk joue dans Dancer in the Dark. Initialement, elle devait seulement créer la musique du film. Cependant, Lars Von Trier ne cessa de lui demander d’apparaître à l’écran, demandes que cette dernière déclina. Refusant de s’avouer vaincu, le réalisateur a alors menacé de stopper son travail sur le tournage du film si la musicienne ne jouait pas le rôle qu’il lui avait attribué. Après différentes tentatives de compromis, l’artiste islandaise a fini par céder aux pressions du réalisateur et prendre le rôle principal.
Si ses rapports avec le réalisateur ont été conflictuels, et dénoncé 17 ans plus tard comme relevant du harcèlement suite à la médiatisation de l’affaire Weinstein, la performance d’actrice de Björk a été largement célébrée. Pour son rôle dans ce mélodrame ponctué de scènes de comédie musicale, elle recevra notamment la palme de la meilleure interprétation féminine en 2000. Le film a lui même reçu la palme d’or du festival de Cannes la même année et s’est maintenu à la 162eme place du Box Office. Soit 3 places de plus que le films que nous allons présenter sorti la même année.
Jared Leto & Requiem for a dream (2000 - Darren Aronofsky)
Le cas de Jared Leto a ceci de particulier qu’au cours de la fin des années 1990 sort au cinéma le premier film dans lequel il joue et il forme le groupe dans lequel il occupe encore à ce jour la place de frontman : 30 seconds to mars. Il rencontrera le succès dans ces deux disciplines. Avec son groupe, il a actuellement raflé 85 prix, dont huit MTV Europe Music Awards, trois MTV Video Music Awards, un NME Award et un Billboard Music Awards. Au cinéma, parmi les récompenses majoritairement attribuées par un jury américain, ont relève surtout l’intensité de son personnage dans Dallas Buyers Club pour lequel il recevra notamment un Golden Globe et un Oscar.
Bien que le film Dallas Buyers Club nous ait bouleversé, nous parlerons plus volontiers de Requiem for a Dream ici, car dans ce dernier Jared endosse le rôle principal ce qui n’est pas le cas dans DBC. Si nous ne nous étions pas concentré sur les films dans lesquels les musiciens tiennent le rôle principal nous aurions tout aussi bien pu écrire à propos de Suicid Squad (2016) dans lequel il joue le Joker (classé 36ème au Box Office des openings mondiaux), ou encore d’American Psycho (classé 117 au Box Office sur l’année 2000). Cependant notre choix s’est porté sur Requiem for a dream, un film clef dans la carrière d’acteur de Jared Leto puisque c’est grâce à celui-ci qu’il se fera connaître du grand public. Le film connaît un large succès et se classe au 162eme range du Box Office sur l’année 2000. Les short-cut survitaminés qui font passer les images avec un rythme frénétique devant les yeux des spectateurs, la palette variée de ce que représente l’addiction sous l’oeil d’une caméra virtuose, ou encore la BO imparable à laquelle Clint Mansell ajoute une touche hypnotique et immersive, font de requiem for a dream un film monumental dans lequel Leto joue à la perfection un heroïnomane en perdition.
En conclusion, l’équipe Retropicalls est à fond avec l’intensification des apparitions de Nekfeu au cinéma et lui souhaite un aussi beau succès que celui de monsieur Leto !
Bonne semaines les amis, on se retrouve la semaine prochaine <3