Trilogie du lundi #18 : Découvrir et comprendre une actualité musicale en quelques minutes

La trilogie du lundi c’est votre rendez-vous hebdomadaire avec trois informations musicales triées sur le volet. On ne se fixe aucune limite de thème ou de format. Notre seul objectif : vous faire découvrir, tous les lundis, trois éléments de la culture musicale sous des formes variées. Un voyage dont vos guides seront tantôt des images, tantôt des sons, tantôt des mots.

En ce mois de juillet on cherche comment occuper le temps sur la route des vacances. Entre lecture de “encore plus de bruit” (étude sur les origines du journalisme rock dont nous reparlerons certainement dans une prochaine chronique), et écoute intensive de sélection Spotify, on doit parfois reposer ses yeux et faire face à un trou de 4G. Dans ce cas, le podcast pré-téléchargé nous semble une nouvelle fois un moyen idéal pour passer le temps sans le perdre.

Et c’est encore une fois sur Radio France que l’on trouve notre bonheur. Tous les matins Mathilde Serrell prend 4 minutes 30 pour synthétiser une information culturelle, parfois musicale. A la description des faits s’ajoute une analyse personnelle très juste. C’est bien fait, intéressant et jamais trop long. Comme à notre habitude depuis plus de 4 mois, on vous a donc concocté une sélection de trois émissions, récentes et musicales, traitant de sujet qu’on avait envie que vous ayez à l’esprit en les introduisant par trois questions en partie traitées dans celles-ci. 

 

Vers une fin du rap viriliste ?

Au début du mois dernier sortait le nouvel album du rappeur Nekfeu (ainsi qu’un documentaire vidéo que nous avons eu l’occasion d’évoquer dans une précédente trilogie). Dans certains titres le rappeur déclame son soutien au mouvement LGBT, développant une position déjà amorcée dans son morceau Monsieur Sable dans lequel on pouvait entendre : « c’est pas attaquer les homos qui t’rendra ta virilité ».

Si cette prise de position provoque de vives réactions, ayant menées jusqu’à la clôture de la discussion sur le sujet au sein du forum « jeuxvideo.com », la chroniqueuse de France Culture constate que ce rejet du rap « viriliste » dépasse les textes de Nekfeu et les frontières françaises. Asap Rocky, Jay Z, Kendrick Lamar, Kanye West ou Lil B se sont prononcés clairement sur le sujet. Quant à Franck Ocean, il a fait son coming out, et les rappeurs comme Tyler the Creator ou Childish Gambino assument une sexualité ouverte au-delà des carcans du genre.

Mathilde Serrell voit dans cet album le dénouement d’un paradoxe, et elle s’explique tout au long de cette chronique :

 

Quelle est la valeur des enregistrements musicaux originaux ?

Une nouvelle sans précédent a été révélée par le New York Times Magazine fin juin 2019. 11 ans après la catastrophe savamment maquillée, le journal révèle la disparition de 500 000 enregistrements musicaux originaux. En 2008 suite à un incendie dans les studios Universal, à Hollywood, une véritable cathédrale musicale a brûlé, tous genres confondus. 

Billie Holiday, Louis Armstrong, Duke Ellington, Ella Fitzgerald, John Coltrane, Charles Mingus, Etta James, John Lee Hooker, Chuck Berry, Al Green, Aretha Franklin, Eric Clapton, Barry White, The Police, Iggy Pop, Sonic Youth, Nirvana, Snoop Dogg, Eminem ou encore Tupac et Tom Petty, dont les ayants droits viennent de déposer une plainte collective contre le numéro 1 mondial de la musique

La question qui se pose ici est celle de la place des enregistrements originaux au sein du patrimoine musical. Car pour sa défense les studios Universal invoquent l’absence d’incidence sur les revenus des artistes concernés ainsi que l’existence de copies de ces enregistrements. Usant d’un parallèle entre la musique et la peinture, Mathilde Serrell se demande si une copie, même très bonne, vaut l’original. Ainsi est-ce qu’on se permettrait de dire que la restauration d’une copie d’un Van Gogh vaut l’original du même tableau ? Non, évidemment. Pour vous faire une idée plus précise à ce sujet, c’est par ici : 

Peut-on réussir son propre biopic ?

Nous étions sortis de la salle de cinéma dégoûtés. Des dialogues à la mise en scène en passant par l’air ahuri que prenait régulièrement Rami Malek, rendant son jeux penible, il nous avait semblé que tout sonnait faux dans le biopic « Bohemian Rapshody ». Alors lorsque son réalisateur avait annoncé dans la presse que Rocketman avait pris le contre pied de ce dernier, notre curiosité a été titillé quand bien même nous avions pensé ne plus aller voir de biopic super-produit quelques mois plus tôt.

Mais voilà, si le film à propos et financé par Elton John montre ce que l’autre n’avait pas osé filmer, il n’en pèche pas moins par le style. Pour ne pas reproduire notre première erreur nous avions écouté et lu les critiques avant d’aller en salle, ce qui nous avait convaincu de ne pas nous y rendre. Et une fois encore nous avons trouvé que la critique du billet culturel permettait de se faire une bonne idée du film pour ceux qui ne l’ont pas vu, ou devait fournir les bons mots à ceux qui se demandaient ce qu’ils en pensaient.